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čtvrtek 8. srpna 2019

État des lieux: Premiers succès nationaux et européens de l’Administration Macron

> politique > française > européenne > commentaire exclusif en français 
L’élection d’Emmanuel Macron en mai 2017 a suscité tant d’attentes en France comme en Europe ! Un vent nouveau soufflait enfin dans un contexte de crise et de montée des extrémismes. En France même, grâce à une large majorité à l’Assemblée nationale, le Gouvernement a pu mener avec succès plusieurs réformes d’envergure dans le domaine économique et social. 

François Pauli
secrétaire général adjoint du groupe Renouveler Europe
> En exclusivité sur Jehlice revue

Services publics, droit du travail, fiscalité, formation professionnelle, lutte contre l’excès de normes. Après moins de deux ans de gestion les premiers effets positifs ne manquent pas de se faire sentir avec une croissance française revigorée, une attractivité et un pouvoir d’achat en progression, une incontestable remontée de la popularité de l’exécutif.
Sur le plan institutionnel, les projets d’inspiration libérale du Président longtemps bloqués par les forces conservatrices de droite comme de gauche majoritaires au Sénat (élargissement du champ d’application du référendum, mode de scrutin mixte aux élections législatives) devraient être inscrits à l’ordre du jour ces prochains mois.

Le nouveau paysage politique français favorise E. Macron, c’est indéniable: la droite classique est en voie d’éclatement, la gauche socialiste continue de se marginaliser. Et par ailleurs, au niveau européen, les rapports de force politiques évoluent aussi favorablement pour le Président Français.

Lors des dernières élections européennes les deux partis traditionnels qui se partagent le pouvoir en Europe depuis l’après-guerre (PPE et PSE) ont ainsi perdu un total de 70 sièges tout en conservant les deux premières places au sein du Parlement européen. Alors que la participation électorale atteignait 51% (en progression de 8 points par rapport à 2014) une coalition centriste clairement pro-européenne a réussi à émerger avec 108 sièges. C’est un résultat sans précèdent depuis la première élection du Parlement européen au suffrage universel en 1979.

Privés de majorité absolue socialistes et conservateurs ont donc du nouer une véritable alliance avec les centristes. La première conséquence fut l’adoption d’un « paquet » comportant six postes européens: deux pour le PPE (commission européenne et BCE), deux pour les sociaux-démocrates (Haut représentant et la présidence du Parlement européen pour la première partie de la mandature) et également deux pour l’ex-groupe Alliance des Démocrates et Libéraux pour l’Europe (ADLE) devenu RE (Renouveler l’Europe) !

Pour RE il s’agit de la présidence du Conseil avec le Belge Charles Michel à partir de décembre et le pilotage de la future conférence européenne sur l’avenir de l’Europe par l’autre belge Guy Verhofstadt, postes auxquels il faut ajouter une vice-présidence de la Commission pour la danoise Margrethe Vestager.

Au niveau du Parlement, l’influence de l’ex-ADLE se trouve évidemment accru avec deux vice-présidences (au lieu d’une dans le bureau sortant), un poste de questeur, quatre présidences de commissions et un grand nombre de rapports législatifs, on peut l’imaginer. Au sein du groupe RE la force de frappe macronniste est en place avec la présidence de deux commissions jugées particulièrement stratégiques à Paris: la commission Environnement présidée par Pascal Canfin et Sécurité Défense avec Nathalie Loiseau. Il s’agit bien de deux problématiques essentielles pour les années à venir. Un phénomène ne facilitera pas cependant la tâche des forces réformatrices en Europe. L’accentuation des clivages nord-sud et est-ouest. Avec une Europe centrale et orientale, grande oubliée de la récente répartition des postes européen.

Une autre source d’inquiétude est évidemment l’évolution de la relation franco-allemande. Même si un compromis a pu être finalement trouvé sur la répartition des responsabilités en Europe on a pu noter les fortes tensions entre Paris et Berlin lors des récentes négociations. De façon plus générale depuis la fin des années 90 s’opposent clairement deux visions différentes de l’UE. Celle d’une Europe puissance défendue par les Français. Et un projet plus modeste pour les Allemands fondé sur le renforcement du marché unique ainsi que sur la priorité à une gestion monétaire et budgétaire rigoureuse au détriment de l’investissement.

Les distorsions sont malheureusement encore plus profondes entre Rome et Paris. En Italie l’explosion programmée de l’actuelle coalition gouvernementale pourrait peut-être ouvrir de nouvelles perspectives. Dans un contexte de désaccord profond notamment sur la politique d’immigration et la situation en Libye le projet de traité d’amitié entre les deux républiques sœurs latines a été mis en suspens. On peut espérer que ce ne soit qu’une parenthèse dans les relations entre les deux pays.

Pour l’instant E. Macron joue sur ses excellents contacts avec les responsables sociaux-démocrates de la Péninsule ibérique, la présence de Pedro Sanchez aux cérémonies du 14 juillet à Paris étant à cet égard un signal fort. Mais aussi avec les pays du Benelux et certains pays nordiques comme le Danemark dirigés par des alliés libéraux.

Pour le président Macron et ses partenaires les priorités des cinq prochaines années seront les suivantes: En premier lieu il est prévu d’organiser une conférence pour l’avenir de l’Europe à partir de 2020 afin de rapprocher enfin l’Europe des citoyens grâce en particulier à un processus électoral plus transparent pour les postes de haut niveau de l’UE (circonscription transnationale) et à un droit d’initiative législatif du Parlement européen.

Cette conférence sera donc présidée par l’ancien président du groupe ADLE Guy Verhofstadt, pugnace et digne héritier de Valéry Giscard d’Estaing. Puis, outre un plan climat à la mesure des défis actuels (avec en particulier la décarbonisation de l’économie européenne à l’horizon 2050 et la transformation de la Banque Européenne d’Investissement en banque du climat) et un renforcement des moyens de défense au niveau européen, nous avons aussi besoin d’une politique commerciale associant davantage le Parlement européen et respectueuse des standards environnementaux et sociaux.

L’Élysée ne manquera pas d’alliés au sein des différents institutions afin de mener à bien sa feuille de route. À charge cependant pour la CDU allemande de maîtriser les courants les plus nationalistes de la famille démocrate-chrétienne européenne et pour le peuple italien de ne pas succomber aux mirages du national-populisme !

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