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čtvrtek 10. října 2019

Le funéraille de Dieu dans Gottland

> politique > culture > commentaire exclusif en français

Ce vendredi, l
e peuple tchèque assistera à l'une de ses plus grandes funérailles. Un des chanteurs les plus populaires, Karel Gott, est décédé début octobre. Les obsèques du célèbre "Sinatra de l'Est" devraient être les plus grandes, sinon jamais, de la mort de Václav Havel, le premier président démocratique après 1989, il y a huit ans.


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Ce vendredi, la République tchèque se transformera probablement en Gottland, comme l'appelait ironiquement le journaliste polonais Mariusz Szczygieł dans son best-seller du même nom. La police s'attend à ce que 300 000 personnes assisteront à ce moment-là. Le trafic sera paralysé, selon la police, le centre de Prague deviendra une zone piétonne.

Cette métamorphose, juste après les adieux populaires sur l'île de Žofín à Prague, sera digne,
me semble-til, de l'écrivain Franz Kafka, domestiqué et célébré spécialement à Prague depuis les années 1960. La métamorphose sera forcement assistées je par des unités de force, mais aussi par le pouvoir politique actuel, qui a déjà déclaré, main dans la main avec l'Eglise catholique, une messe et l'organisation de Requiem pour le Grand Gott avec les honneurs de l'État dans la cathédrale de Saint-Guy.

Peu de gens pensaient que ce funéraille aura lieu symboliquement un mois avant la commémoration du moment où le régime communiste en Tchécoslovaquie s'est finalement effondré il y a 30 ans, le 17 novembre 1989, respectivement - après la répression violente de la manifestation é
studiante. Ces jours-ci, comme si l'esprit du précédent régime revenait à petits pas.

L’écrivain Milan Kundera (Livre du rire et de l’oubli, 1978) a écrit à propos du régime du pays de cette époque qu’il est répresenté par deux personnes: "le président de l’oubli" Gustáv Husák et "l'idiot de la musique" Karel Gott.

L'humour tchèque a ajouté que un jour on dirait que président Husak n'était qu'un "président insignifiant à l'époque de Karel Gott". Prophétie auto-affirmante aujourd'hui ?

Qui règne aujourd'hui dans le Gottland?


Comme toujours, la société tchèque est divisée à ces moments symboliques. Certains ont leur Gott (Dieu), d'autres ne peuvent pas supporter le Dieu
(Gott). Un petit pays où, historiquement depuis l'époque des guerriers hérétiques, dites hussites –) ne crurrent pas en Dieu, il semble que ils eussens trouvé son Gott.

Quelques jours seulement après la mort de Gott, Vlasta Chramostová, une actrice célèbre, est décédée. Elle a
combatu dans la seconde moitié de sa vie le égime communiste avec ses amis dissidentes. Au contraire, le chanteur Karel Gott a servi le régime pendant la plus grande partie de sa vie. Alors qu'elle a signé la Charte 77, un manifeste contre le pouvoir communiste, lui, il a signé un document appelé Anticharta, condamnant les dissidents qui ont écrit la Charte 77 (tels que les écrivains Václav Havel ou Pavel Kohout et le philosophe Jan Patočka).

La société tchèque semble préférer Gott à Chramostov
á dans la plupart des cas. Ils préfèrent également le premier ministre Andrej Babiš, qui a en large partie de sa vie professionelle collaboré avec la police secrète (StB) du régime précédent. Pourquoi la majorité de la société tchèque a choisi aussi comme président Miloš Zeman, dont les déclarations rappellent de plus en plus les messages théâtraux (pas seulement à cause de leur vulgarité) du Roi Ubu ?

Ce vendredi,c’est le jour de l’enterrement du grand Gott dans un petit pays. Oui, c’est ce pays qui fut livré en 1938 dans les mains de Hitler, jadis par premier ministre britannique Neville Chambrelain qui avait declaré que c’est la Tchécoslovaquie à l'époque, un "pays lointain dont nous ne connaissons rien". Rappelons-nous que même ces pays ont finalement trovés leurs dieux. 

Même si nous ne savions rien de motivations de ce peuple aujourd'hui, nous devons accepter que les gens (pas toujouurs le peuple) l'appelaient pour toujours son idôle - par le nom et son prénom : Karel Gott. Juste pour mémoire.

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